Claudine et ses images

Claudine et ses images

1942-1943 Chez tante Caro et l'oncle Marcel

J'ai donné du fil à recoudre à ma sœur ! Je ne comprenais pas pourquoi je devais lui obéir ! Quant à grand-mère, elle ne savait rien refuser à ses petites filles. Je me rappelle très nettement que nous couchions à trois dans le même lit, celui de mes parents car cela économisait (je pense cela maintenant) le lavage de draps. Mais que je restais dans la chaleur emmagasinée jusque 5 à 6 minutes avant le départ à l'école : imaginez comment je devais me laver !

Ma sœur était partie au travail depuis longtemps et grand mère me houspillait sans pouvoir me sortir du lit ! Etait-ce pour moi un refuge ? Une réaction due à l'absence de mes parents ? Je n'en avais pas conscience évidemment et j'en ignore encore les raisons même si je soupçonne celles-ci.

 

 Nous allions presque tous les soirs chez la tante Caroline et l'oncle Marcel (le frère de maman) qui habitaient l'immeuble face au nôtre. Devant la porte d'entrée se trouvaient les W.C. et la cuisine , je me rappelle  qu'elle ressemblait à un couloir sombre malgré la fenêtre du fond puis il y avait, à gauche, deux pièces accolées mais... entre les deux, coté  cour, l'architecte avait insérée une mini salle de toilette qui faisait saillie sur la cour et prenait un angle de chacune des deux pièces. Cela me fascinait ! De plus ils possédaient une pendule 'carillon Westminster" qui sonnait tous les quarts d'heure avec une jolie musique aux heures.

 

Ils avaient aussi un chien "Dick". Un jour j'ai voulu aller le promener et cela me fut accordé. Dans la rue, il a brusquement couru à une vitesse folle et moi je n'ai pas voulu lâcher la laisse et j'ai dû courir derrière de toute la vitesse de mes petites jambes. Nous avons traversé la rue, où heureusement il y avait peu de circulation à l'époque.  Est-ce un passant  qui est venu à mon  aide ? Je ne sais pas comment l'animal s'est arrêté. j'avais surement  eu de la chance de ne pas tomber et que des voitures ne soient pas passées au mauvais moment

 

Ils recevaient aussi Pascal, un ami. J'ai su plus tard qu'il devait surement obtenir des faveurs de tante Caro. Il avait l'avantage d'avoir certaines relations lui permettant d'apporter  des denrées dont nous avons bénéficié. Tiens je me rappelle des yeux sur le café quand je déjeunais des tartines de pain beurrées ! Du beurre  à cette époque là !

 

Chez eux,  nous écoutions la radio où il y avait un feuilleton "La Chimère à trois têtes" j'ai retenu le titre mais pas du tout le sujet auquel je ne devais rien comprendre d'ailleurs. J'ai retrouvé une lettre écrite à mon papa, au bagne de Melun : je lui racontais une pièce de théâtre entendue à la radio ! Cela n'a aucun sens  ! Pourtant il avait gardé cette lettre (avec d'autres) malgré son texte incohérent !

 

J'ai gardé un bon souvenir de tante Caro. Elle était belle et se maquillait bien. Je ne veux plus me la rappeler les dernières années de sa vie quand elle avait le ventre gonflé par l'abus de vin ou de bière qui l'a conduite au cimetière.

 



04/06/2017
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