j'vous ai apporté des bonbons !
Lorsque nous nous sommes mariés, en 1954; Marcel et moi n'avions pas encore de "chez nous". Seulement quelques propositions bien avancées mais qui demandaient encore quelques mois d'attente. Donc nous avions envisagé d'aller à l'hôtel mais tante Raymonde proposa sa salle à manger équipée d'un canapé, en attendant mieux. Malgré les contraintes que cela infligeait à chacun, nous avons accepté. Mais lorsque le fils d'un cousin par alliance de tante Raymonde, un Belge Flamand, se maria, il vint passer son voyage de noce à Paris. Nous cédâmes la place et allèrent dormir chez mes parents qui habitaient l'étage au dessus et avaient récupéré le canapé que nous venions d'acheter, car notre emménagement dans un studio devenait proche.
Lorsque les jeunes mariés furent sur le départ, je vins remettre les draps dans la salle à manger de tante Raymonde. Et elle m'appela. Ce que j'entendis fut :"Viens voir ce qu'ils t'ont apporté". Je me demandais bien pourquoi j'avais droit à une surprise et alla les embrasser en prenant le joli paquet de bonbons que tante tenait dans ses mains. Personne ne protesta.
Curieusement les courriers que j'adressais ensuite au jour de l'an, comme le veut la coutume, n'ont pas eu de réponse et j'ai abandonné cet échange en le regrettant.
Beaucoup plus tard, en haut d'un placard, j'ai retrouvé ce paquet de bonbons non entamé et largement périmé et je le dis à tante Raymonde qui m'expliqua : "Tu n'as pas compris ce que je t'avais dit car c'est à moi qui l'offraient et ont été vexés que je te le remette, évidemment"
Quelle méprise ! Contrairement à ce que j'avais cru entendre, elle avait crié "Viens voir ce qu'ils m'ont apporté" ; personne, alors, ne m'avait expliqué mon erreur dès qu'elle s'était produite.
Et c'est pourquoi la famille belge fut définitivement fâchée !
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