Claudine et ses images

Claudine et ses images

images souvenirs

Maintenant que se termine  l'épisode "Paris" où je n'irai plus, faute de mobilité, des images me reviennent, en flashes. Je retrace en ma mémoire les visages de mes copines de quartier, mais est-ce vraiment ainsi qu'elles étaient ?

 

La principale était Mimi, de son vrai prénom Andrée, une voisine de cour (nos immeubles respectifs étaient côte à côte) qui, à l'adolescence, s'avéra très provocante avec les gars alors que son père la surveillait étroitement. Comme quoi ! On se faisait des échanges par la fenêtre des chambres de nos parents qui étaient mitoyennes.  Pour cela on se servait  d'une sorte de balai que l'on devait manier avec douceur pour le garder à plat. Nous allions  à la même école durant notre scolarité primaire, mais étions dans  des classes différentes. Affabulatrice, un jour elle suggéra que nous racontions que nous étions sœurs, séparées  à la naissance car adoptées par deux familles. J'avais trouvé cela drôle et elle brodait, brodait … répondait avec assurance aux questions  posées ; j'ai fini par dire que ce n'était pas vrai. Elle en a pleuré de colère !   Mimi est devenue très belle et cela la rendait sure de son pouvoir de séduction. Je me rappelle qu'elle m'avait dit se coller contre son  partenaire lorsque, au bal, la danse s'y prêtait, telle la rumba.  Par contre, elle n'était  pas tendre et se moquait de moi  qui avait une forte poitrine. Je crois qu'elle n'avait qu'une intelligence moyenne. Mais je ne suis peut-être pas bon juge en la matière. Elle se vantait d'écrire si vite qu'elle n'avait pas besoin d'apprendre la sténo ! Elle a eu une fille l'année où j'ai eu mon fils. Son père m'avait déclaré qu'elle allait se marier alors que je l'avais vue enceinte. Effectivement elle a épousé le père et a déménagé. Moi aussi, alors on s'est perdues de vue. J'avais de ses nouvelles par ma tante, voisine de ses parents. La fière fille était devenue fermière !

 

Dans la rue, il y avait une épicerie de quartier. les tenanciers avaient trois filles plus jeunes que moi ; sans être amies, on se parlait. Je me rappelle la plus petite qui disait souvent " ça compte pour du beurre ou pour du fromage". (l'expression "compter pour du beurre" signifiait que cela était un essai, un test pour que les personnes puissent comprendre  le jeu) 

 

Proche de chez moi, j'avais aussi des copines de cathéchisme. J'ai des photos où je suis en communiante avec Solange et Monique. Je regardais Monique avec envie, mais sans jalousie, car je la trouvais très jolie. Je fréquentais plus Solange dont les  parents étaient de bonnes relations des miens. Il y avait, aussi, Madeleine. j'ai, avec elle, un curieux souvenir. Elle prenait des cours de secrétariat et m'avait expliqué ce qu'était la sténo et j'avais demandé l'explication d'un signe qui commençait le courrier ; il signifiait  "j'ai l'honneur de ...." . Je trouvais stupide ce début de lettre et elle n'arrivait pas à me convaincre que c'était la formule habituelle (à l'époque) ! Et plus tard, au cours de secrétariat, j'ai dû aussi utiliser ce terme devenu rapidement désuet ensuite.

 

Tant que j'ai habité la quartier je les ai côtoyées avec plaisir  et puis  nos destins ont pris des routes différentes.

 

Parfois je rencontrais des copines connues, autrefois, à l'école. Parmi celles-ci, il y avait Lucile Jouane. Elle était vive et enjouée et son prénom me plaisait beaucoup. C'était agréable de bavarder un peu, d'avoir des nouvelles de relations communes.

 

Et puis les années passent les visages et les noms s'effacent et puis reviennent.

 

Il y a longtemps que je ne sais plus rien d'elles. 

Et les reconnaitrais-je ? Et me reconnaitraient-elles ? J'en doute beaucoup !



25/09/2018
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