Je suis revenue dans le quartier de mon enfance et de mon adolescence pour oublier définitivement le logement (sous celui qu'avaient habité mes parents ma soeur et moi) que ma tante, lorsqu'elle atteignait ses 80 ans, avait, en quelque sorte, légué en viager, à Andrée et moi.
Dans cet immeuble de Paris j'ai vécu jusqu'à mon mariage. Il a été vendu (en 1953) par logements aux locataires, donc à mes parents et à ma tante qui habitait celui sous le leur. Mes parents ont dû déménager (1963, je crois) parce que papa avait des problèmes de santé. Ma tante a gardé le sien jusqu'au moment de devoir aller en maison de retraite. ET elle l'avait cédé en viager à ma sœur et moi. Quand mon fils s'est mis en ménage, celui de ma sœur était parti aux USA. Et nous avions racheté sa part pour y loger notre fils et sa compagne. Plus tard, Marcel et moi en avions disposé. Et ce petit appartement a servi à de nombreux membres de la famille, parfois pour plusieurs mois et souvent pour quelques semaines ou quelques jours. Marcel avait habité non loin, lui aussi, et, dans ces rues, nous avions des souvenirs d'amoureux ! Et, évidemment, lorsque nous allions voir la famille, en région parisienne, nous l'occupions. C'était très pratique d'y séjourner ! Ce quartier a tout ce qui est nécessaire : transports, commerces. Lorsque nous y étions, nous allions dans les musées ou au spectacle ; il y a, à proximité, un tout petit théâtre, d'une cinquantaine de places, dont le nom ne m'est pas resté, où se produisent de bons amateurs et le Théâtre Sylvia Montfort n'est pas loin avec le tramway (avant, c'était le PC). Dans cette salle, nous avions revu Francis Lemarque lors de son ultime tournée ! Seule j'y étais allée me replonger dans Molière et le Malade Imaginaire où s'affrontaient Valérie Mairesse et Jean-Claude Dreyfus. Et Catherine doit se rappeler le théâtre, rue de la Gaité où nous avions vu une pièce hilarante bien que son sujet soit le chômage à Liverpool (de cette pièce a été tiré le film "Full Monty") Nous étions aussi allés voir les dernières du "Mime Marceau".
J'aurais encore eu plein d'envies mais.....
Je suis réaliste et je reconnais que c'est une période révolue ! L'âge est là, avec ses contraintes physiques qui me rendent, maintenant, difficiles les montées et descentes de l'escalier menant à ce logement. Et il y a longtemps que je ne peux plus arpenter les rues pour les achats ou la flânerie et encore moins les salles des musées !
Je constate, sans regret ni remords, que cet adieu me coùte peu
Et pourtant je sais que ce quartier est ancré dans mes souvenirs !
Et il fut dans les souvenirs de Marcel aussi !
