aout 1943
Dans ce nouvel environnement, je me suis très vite adaptée. Et pourtant plein de changements nous étions 6 à table, par exemple. Mais il y avait aussi des animaux ! Une chatte maigrichonne dont le nom ne m'est pas resté en souvenir parce qu'elle ne m'intéressait pas. Je la revois manger des restes de pommes de terre cuites et surtout l'odeur qu'elle laissait dans le café où elle se réfugiait pour faire ses besoins sous les bancs. Ce qui mettait ma marraine en colère ; elle lui plaquait le museau dans la merde ; mais la pauvre bête devait surement souhaiter ne pas être vue pour se satisfaire et la courette n'avait aucune cache. Depuis que je côtoie la gente chat j'ai souvent constaté qu'il leur faut de la discrétion dans leur soulagement. Bref je n'avais aucune attirance pour elle ! Mais il y avait Gamin, le chien et ce fut un compagnon de promenade durant mon séjour à Fives. Je partageais souvent, avec lui, le fauteuil qui lui était attribué.
Quand j'arrivais "A mon Idée", on préparait, pour la mi aout, le mariage de Malou et Marcel B. Parrain avait donc retapissé le café et la famille et des amis étaient attendus pour l'évènement. Je fis donc la connaissance des familles des frères de marraine et de celle d'une de ses cousines qui habitait un coron de Dourges ; ces derniers avaient deux filles dont l'ainée, Anne Marie, était la filleule de ma cousine. Pour cela, je la jalousais tout de suite ! Il y avait aussi des amis venus de la gendarmerie de Douai.
Pour la circonstance, les fillettes avaient, toutes, des robes blanches et curieusement il ne m'est rien resté des cérémonies à la mairie et à l'église (pour celle-ci Marcel B., issu d'une famille athée, s'était fait baptiser, juste avant, pour satisfaire la famille de la fiancée)
Cette fête fut un grand évènement pour moi, car elle fut joyeuse. Je me rappelle la débandade dans la rue d'un trottoir à l'autre ; on entrait dans les estaminets et la tournée était générale.
A cette époque, après le repas, l'animation c'était les convives. On chantait, on racontait des blagues. Je ne comprenais pas encore le "chti" mais je m'amusais. Pourtant j'avais besoin de reconnaissance (cette analyse je l'ai faite beaucoup plus tard). Et je me suis attifée de foulards pour danser au milieu de tous et je me suis mêlée au chant des jeunes mariés qui n'avaient pas besoin de ma présence à leur côté !
Puisque j'étais insupportable et on a fini pas me demander de me calmer et je suis partie bouder chez Suzy une des locataires. C'est là qu'on m'a retrouvée alors que l'on me cherchait pour aller chez le photographe où j'arrivais juste à temps pour la photo de groupe : mariés et demoiselles d'honneur.
Oh la vilaine! Je suis restée boudeuse et la photo en témoigne !
Ma gentille cousine a mis cela sur le compte de l'absence de ma soeur alors qu'en fait il y avait en moi un "mal aise" que je ne sais pas expliquer correctement, même maintenant.
La fête a continué plusieurs jours et ma soeur, arrivée le lendemain, y a pris part. Les jeunes et quelques moins jeunes sont allées nettoyer la maison de Marcel B. (le père de celui-ci avait acheté une maison à chacun de ses quatre fils ) Marcel, célibataire, ne l'avait jamais occupée jusqu'alors. Et il y avait l'espoir que l'avenir permettrait qu'il y installe sa famille. Trop petite, je ne faisais pas partie de l'équipe de nettoyage et je ne me souviens pas avoir connu l'existence du projet sinon, après, par la photo qui montre de joyeux drilles le matériel nécessaire à la main !
Mais par commodités, Marcel et Malou sont restés vivre avec parrain et marraine.
Quelques mois plus tard, une naissance était attendue
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