Claudine et ses images

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les amis de mes parents

Quelle idée aujourd'hui de me rappeler ces amis ! Je me souviens des trois principaux d'avant guerre

 

Avant-guerre ! Ce qui signifie que cela date de plus de quatre-vingt ans  ! ! J'avais donc 4, 5 et 6 ans !

 

J'ai dû déjà évoquer la famille Borny et les retours dans la voiture de Georges l'ami de papa. Son fils, Jojo, était un peu plus âgé que ma soeur et avait eu la gentillesse de venir prendre de nos nouvelles après l'arrestation de nos parents mais Grand-mère l'avait éconduit ! Et je ne crois pas qu'il y ait eu de retrouvailles après  guerre. Avaient ils déménagé ?

 

Puis il y avait la famille  Neau qui habitait Chaville Je me souviens vaguement  être allée les voir en vélo mais je ne suis pas sure que ce soit à cet endroit. Peu importe   ! C'est la seule famille avec laquelle les relations se sont prolongées après guerre. Ma soeur était même marraine d'Arlette, une des petites filles de ces amis.  Après guerre, maman s'était un peu occupée de leur fils Gilbert, hospitalisé non loin de chez nous.  Arlette  et sa petite soeur venaient souvent nous voir  puis le temps a passé et l'on s'est perdu de vue.

 

Et puis il y avait un couple : Monsieur et Madame Corion. Ils habitaient non loin des galeries Lafayette dans un appartement immense. C'était au début de la guerre donc peut-être réquisitionné ? Les pièces étaient non seulement très grandes mais elles étaient nombreuses et ils n'en occupaient qu'une partie. Ce devait être autrefois le logement d'une famille aisée, d'une famille bourgeoise. Avec ce temps écoulé, je me demande s'il ne s'agissait pas d'un appartement déserté par une famille juive traquée ou arrêtée ? Pour moi, c'était impressionnant car  dans le quartier où nous habitions il n'y avait pas ce type d'habitation.

 

Par chance la famille s'est retrouvée réunie après guerre. Papa rentré du bagne, Maman et tante Raymonde revenues de déportation.

 

Et quelques mois plus tard, Madame Corion, devenue veuve, est venue chercher du réconfort. Mes parents l'on fait asseoir dans la salle à manger et l'ont laissée seule. J'ai parlé un peu avec elle, ne comprenant pas cet attitude inhabituelle dans ma famille. Puis elle s'en est allée tristement.

Et on m'a expliqué ce dont je ne me souvenais pas :

Peu après que nos parents aient été arrêtés, ma soeur est allée les voir avec moi.  Et voici l'accueil reçu "Ce n'est pas sérieux de venir ici, nous pourrions être inquiétés  si on savait que nous étions amis de terroristes (peut-être pas ce mot mais du similaire). Nous ne voulons plus vous voir"

Et oui ! La porte s'est refermée Andrée était déçue. Elle ne quémandait qu'un peu de chaleur humaine.

 

Alors mes parents n'ont pas pardonné cette indifférence méprisante envers une jeune fille (elle avait  17ans)  qui ne recherchait qu'un peu d'amitié.

 

On dit bien qu'on ne reconnait ses amis que dans les épreuves.

 

 

 

 



14/07/2023
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