Claudine et ses images

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Logement gratuit

La sœur ainée de ma maman, ma marraine, avait un flair pour trouver une solution gratuite pour se loger. Une autre de mes tantes m'avait dit que cette soeur n'avait jamais payé de loyer.  

La première maison dont je me rappelle, et qui est celle où je suis née, à Douai, était une baraque en bois de 4 pièces construite sur un terrain qui lui appartenait . L'eau y arrivait  par une pompe placée dans le jardin, fait courant à l'époque. Et il y avait à quelques rues de là, une fontaine publique où s'approvisionnaient les autres habitants du quartier. Et puis on récupérait, également,  l'eau de pluie dans de grandes citernes. Dans cette ruelle il y avait plusieurs maisons de ce type et personne ne payait de loyer. Comment avaient elles été construites ? Je ne l'ai jamais su mais elles étaient reconnues puisque le facteur y déposait le courrier. La guerre en a démoli quelques unes et puis les terrains ont été repris, donc les  baraquements furent enlevés, pour construire une cité H L M.
Durant la première partie de la guerre marraine habita à Rennes, dans un logement réquisitionné ou appartenant à la brasserie où travaillait son époux. Pas de loyer !

Et quand elle vint à Paris, vers 1942,  elle fut concierge près du jardin du Luxembourg. Pas de loyer !

Sa maison de Douai avait été bombardée et elle toucha (je ne sais comment elle s'était débrouillée) de quoi faire reconstruire une maison en brique !  Entre temps on lui attribua, gratuitement, un baraquement provisoire un peu plus loin en attendant de pouvoir emménager, de nouveau, dans la ruelle. Il y eut, de vrais WC ....mais dans le jardin, pour cette maison rebâtie.

Lorsque la ville  construisit des HLM, elle fut relogée dans un petit studio où son mari finit ses jours et elle alla rejoindre les" vieux" à l'Hôtel Dieu qui servait d'hospice. Pas de loyer évidemment.

Ce qui est surprenant est que son plus jeune fils bénéficia du "baraquement de dépannage" (le provisoire durait) de ses parents après que ceux ci soient revenus dans leur ruelle. Plus tard, l'un des  ses enfants acheta  en viager la maison de son oncle (sans descendance) et  cette propriété fut habitée par ses parents, devenus retraités, jusqu'à leur décès. Ceux ci, non plus, n'ont jamais payé de loyer !

 

Il y a, parfois, dans les familles, de fameux débrouillards !



30/04/2014
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