Claudine et ses images

J'aurais pu m'appeler Siméon mais mon sexe  imposa un autre choix et  ce fut Claudine que l'on enregistra à la mairie au beau beffroi -peint par Corot- !

La plupart de la famille était à Douai,  tant du coté de maman que de celui de papa, les premiers au sud, vers Lambres et les autres à l'ouest vers le pont d'Ocre. Evidemment  si on ne connait pas la ville, ces noms ne disent rien mais cela me fait plaisir de les indiquer car j'ai souvent, après avoir grandi,  parcouru ce trajet.

Donc on vint m'admirer. Enfin si l'on peut dire ! Car un beau-frère, l'oncle Louis (il avait épousé une soeur de papa) ne se gêna pas pour déclarer "Elle n'est pas belle ta fille" à la malheureuse déjà éprouvée !

A Paris, Georges, le fils aîné de manman Phine, avait trouvé du travail. Je ne sais pas exactement où il vivait les autres jours, peut-être à l'hôtel, mais, durant l'absence de maman, il était venu couper la solitude de papa. Un matin, avant de partir  au travail, papa avait lancé la cuisson des pâtes, pour le repas du soir, et avait lancé à Georges, "n'oublie pas d'éteindre le gaz !" Et pas de problème, Georges arrêta le chauffage de la marmite, en oubliant de vider l'eau. Le soir la gamelle était remplie, à la limite du débordement ! Mais on ne gâche pas dans la famille ! Ils en mangèrent trois fois et, pour en finir, invitèrent Eugène, un cousin de papa, à partager ce qui restait. Pour la boisson on mit, dans l'eau, du "Lithinée du Docteur Gustin" (à base de bicarbonate) car le vin était cher. La soirée fut joyeuse car ils aimaient plaisanter et ils réussirent à se saouler avec le lithinée (mais surtout en n'arrêtant pas de parler et de rire) et  ça c'est resté dans les annales familiales !