nouvelles copines et quelques copains
A Fives, je fis connaissance des fillettes de la rue mais leur nom n'est pas resté en ma mémoire. Pourtant nous jouions ensemble ! Il y avait la fille de l'épicière qui avait des cheveux blonds presque blancs et aussi des enfants de rues avoisinantes. les prénoms de l'époque étaient Jacqueline, Jeanine, Monique, Ginette....
Sans me rappeler leur chronologie je peux citer des évènements qui m'ont marquée.
On se retrouvait parfois dans une maison abandonnée qui offrait de belles cachettes à nos jeux.
Pourquoi nous sommes nous séparés après avoir couru dans les caves de cet immeuble, ce jour là ? l'alerte a sonné dès que nous étions chez nous et le bombardement a eu pour cible ce bâtiment. juste face à la maison de parrain et marraine. Cela a été un choc ! Nous l'avions quitté quelques minutes auparavant !
Un peu plus loin, trottoir en face il y avait une brasserie et je l'ai visitée avec les enfants des gérants. Je me souviens de peu sinon que les salles étaient immenses. La dernière fois que je suis allée dans ce quartier c'était devenu un super marché !
J'ai joué aussi avec les neveux et nièces de Marcel, mon cousin par alliance. Son frère aîné avait quatre enfants. André devait avoir un ou deux ans de plus que moi, Liliane un an de moins, Mireille était toute jeune et Gérard, le dernier n'avait qu'un an, je crois;
Puis il y a eu les copines d'écoles. Enfin du collège !
Surtout celles qui faisaient, avec moi, un bout de chemin à pied jusqu'à l'arrêt du tram B que je ne prenais pas. Il y avait Jeanine Debey qui habitait un peu plus loin dans la rue Pierre Legrand. Monique Boursin qui allait jusqu'au terminus où elle garait son vélo qui la ramenait à Annapes. Et puis Solange Rasseneur ! Qui rentrait à pied , elle aussi. Donc nous restions ensemble plus longtemps car elle ne logeait pas très loin de chez mon parrain. Celle-là m'a laissé plein de souvenirs plus ou moins drôles !
En ce qui me concerne j'avais environ vingt minutes de trajet pour me rendre au collège. j'allais jusqu'à "la Douane de Fives" puis continuais tout droit jusqu'au pont qui enjambait les voies ferrées et il fallait traverser un grand champ où se trouvait une auberge de jeunesse, face aux murs de l'ex Foire de Lille. Ensuite, un choix : prendre le boulevard Louis XIV ou préférer le grand couloir du magnifique hôtel de ville qui débouchait à la porte de Paris (ou de je ne sais plus quoi) et on tombait sur la grande place où était le collège;
Solange, habitait un peu moins loin; et on se retrouvait souvent toutes les deux le matin. Un jour elle a appelé un homme qui nous croisait en menant sa charrette attelée d'un cheval. C'était un ami de son père et il nous a pris près de son siège. J'étais inquiète mais ravie. Moins de fatigue certes mais quelle nouveauté que ce trajet, si court fut-il, derrière ce cheval qui tirait la voiture. On nous déposait sur l'esplanade face aux bâtiments de la Foire Commerciale, démolis lors d'un bombardement, Il m'est arrivé parfois, bien que seule, de me rappeler à cet homme s'il passait sur la route et il me faisait monter près de lui.
J'allais parfois chez Solange mais je ne souviens pas qu'il y ait eu l'inverse. J'étais, alors, reçue dans une grande pièce, sombre je crois. Elle avait un petit frère qui commençait à marcher et qui se posait au milieu de la pièce pour y faire ses besoins ! Cela m'avait surprise !
Pour travailler, je préférais aller chez Jeanine au lieu dit "Octroi", juste avant le panneau "Hellemmes". C'était un joli pavillon avec un jardin devant. Elle disposait d'une chambre où nous révisions nos leçons. Tout y était rangé impeccablement.
Très intéressante remarque que je viens de noter car moi ... j'étais brouillonne ! Mon cartable recevait cahiers et livres en vrac et ceux-ci étaient vite écornés !
Solange m'avait entraînée à tenter prendre le tramway sans payer ! On descendait dès que l'on voyait arriver le receveur ! Avec un peu de chance, quand le tram était bondé, nous pouvions aller jusque l'arrêt proche de chez elle ! Un soir où un devoir avait attardé la classe, j'étais affolée d'arriver en retard à la maison. Des élèves m'ont donné quelques centimes permettant de prendre un billet de tram. Et Solange m'a emboîté le pas évidemment. II y avait des réductions "étudiant" si l'on était abonné à la "carte rose". Ce que nous n'avions, ni l'une , ni l'autre. Gonflée elle m'a fait prendre deux billets au tarif réduit ; mais le receveur a voulu voir les cartes "Paie le reste" m'a-t-elle crié : mais je n'avais pas assez pour les deux. Ce fut moi le dindon de l'histoire et en pleurant j'ai supplié une dame de me donner ce qu'il manquait car je risquais une amende et surement pas les compliments de la famille ! Je suis descendue au même arrêt qu'elle et lui ai reproché son attitude. Elle trouvait tout cela normal et comme une idiote, je l'ai gardée comme copine !
Jeanine, c'était autre chose. Je ne me sentais pas à l'aise avec sa mère, très soigneuse et surement sévère. Un jour je suis allée montrer le nouveau manteau que venait de me faire une couturière. J'appréciais le faire tourner car il était évasé cela faisait une corolle ! Elles l'ont également trouvé beau ! quelques semaines plus tard Jeanine me montra celui que sa maman avait confectionné ; je fus déçue car je le trouvais trop sobre pour une fillette. Et, naïvement, j'eus la bêtise de le montrer. Alors j'en ai entendu des choses sur le mien "qui n'avait aucune tenue" ! ! Ce fut une bonne leçon sur l'hypocrisie !
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