Patronage à Fives
Pour occuper mes jeudis, rien de mieux que le patronage. J'étais contente puisque je connaissais déjà celui de Paris, je me doutais que je m'y ferais d'autres copines et aurais des occupations agréables.
La première fois, ma cousine Malou m'y emmena avant de se rendre à son travail. Mais ce n'était pas encore l'heure d'ouverture et elle ne pouvait s'attarder. Ne voulant pas me laisser dehors, elle sonna au presbytère voisin où logeait un des prêtres.
Il fut ravi de rendre ce service et m'emmena chez lui après avoir fait sortir les garçons qui s'y trouvaient, en attente de l'heure de leur patronage que dirigeait ce prêtre. Celui-ci me parla gentiment, me questionnant sur ce que j'aimais faire. Puis il me demanda si j'aimais les chatouilles. Vraisemblablement j'ai souri, ne sachant que répondre. Puis il me demanda s'il pouvait me chatouiller sous ma robe. Peut-on refuser quelques chose à un homme d'église ? J'ai dit oui évidemment. Ses doigts ont glissé sous ma culotte. Cela avait l'air de le réjouir alors que cela me laissait indifférente. J'avais 11ans !
Puis ce fut, enfin, l'heure de l'ouverture du patronage des filles. Il alla me présenter à la mère qui en avait la charge. Je fus inscrite et je pus ensuite y aller seule.
J'en ai de bons souvenirs.
De nouvelles amies mais aussi des jeux collectifs ou non, et des lectures telles les "Images d'Epinal", ancêtres de la BD, avec beaucoup de morale et quelques fables de La Fontaine.
Au patronage, j'ai, aussi, appris à faire des fleurs en papier, notamment des bouquets de violettes. On coupait des grandes rondelles ; puis, tout autour des bordures on cisaillait afin de former des demi-ovales de papier que l'on tordait afin de simuler des fleurs. On mettait l'un sur l'autre plusieurs rondelles que l'on plaçait sur un papier vert découpé en feuillage et avec un fil de fer spécial on assemblait le tout, en resserrant les fausses fleurs les unes contre les autres. Je me suis, plusieurs fois, servi de cette méthode pour représenter des bouquets de violettes.
Selon la mère supérieure, mon visage (à l'époque) avait une ressemblance avec les représentations de la vierge Marie, et, surement un 15 aout, ce fut moi, la tête couverte d'un voile et vêtue d'une longue robe blanche (prêtée), qui démarra la procession du jour dans la grande cour ! J'étais très fière de cet honneur. On m'avait recommandé de marcher lentement et les yeux baissés
Je me rappelle aussi qu'un dimanche ou un jour particulier, le patronage alla écouter la messe dans une autre église, peut-être une cathédrale. Il fallait être à jeun pour communier là-bas. On nous avait recommandé de prendre quelques morceaux de sucre pour grignoter après la prise de l'hostie. Et bien je n'ai pas pu attendre jusque là ! Je crois que maintenant ce jeun n'est plus obligatoire mais à l'époque j'ai commis un péché !
Non loin et dépendant de la paroisse, il y avait, à la disposition des jeunes, un gymnase avec plein d'appareils sportifs. Avec quelques copines, nous nous y rendons parfois pour nous exercer aux barres parallèles. Mais il n'y avait personne pour nous surveiller ou nous guider. Heureusement il n'y a pas eu d'accident !
Je dois me rendre à l'évidence que je ne me souviens d'aucune fillette avec lesquelles j'ai joué. Aucun visage, aucun prénom !
Si ! Une seule m'a laissé un terrible souvenir. Elle fut victime avec sa famille d'une chute de V1 ou V2 qui, lancé de France en direction de l'Angleterre, n'avait pas été plus loin que sa maison !
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