Claudine et ses images

Claudine et ses images

Petits faits 1942-1943

Il suffit d'un mot entendu ou prononcé pour qu'un flash se déclenche  et c'est ainsi que je me suis rappelée être allée à la coopératives des ouvriers  Renault avec ma sœur durant l'année qui a suivi l'arrestation de  mes parents. J'ignore la raison pour laquelle la famille continuait  à en bénéficier  bien que papa n'y travaillait plus  !

 

Comment Andrée et  moi avions-nous des jours de congé ensemble ? J'allais à l'école avec  le jeudi libre et elle travaillait, donc n'avait que le samedi et le dimanche. Peut-être que cela  a eu lieu quelques samedis  durant les vacances scolaires. Je ne peux le préciser.

 

Nous allions à pied en prenant le Boulevard Lefebvre  et passions sur le viaduc d'Auteuil (démoli et remplacé par le pont du Garigliano) puis on longeait un bout de la Seine et on entrait  dans Boulogne Billancourt pour arriver à la rue du Point du Jour où se trouvait cette coopérative. Je me souviens d'un immense hangar mais je ne me rappelle pas des produits proposés ! Seulement de cette soupe épaisse que ma sœur achetait pour nous deux et que nous buvions avec plaisir.

 

Et au retour, par le même chemin, nous passions devant  un établissement de bains publics. Sa grande porte-devanture était en carrelage  clair joliment décoré. Et parfois, nous y entrions pour aller dans une cabine  avec une baignoire que nous partagions. J'aimais beaucoup cela, alors que chez nous ma toilette restait rudimentaire et parfois inexistante parce que je me levais trop tard  !

 

Ce souvenir de baignoire m'a rappelé un autre fait plus désagréable.

 

Nous avons eu la gale ! Au travail, ma sœur  tripotait du linge sale. Je suppose donc  que c'est ainsi que cette sale  maladie est arrivée !

 

C'est à l'hôpital Saint Louis que cela se traite. Nous y sommes allées toutes les deux. 

 

Après une assez longue attente (je crois), nous avons été séparées et mises, chacune, dans une cabine où  il a fallu s'immerger dans une baignoire au liquide curieux, visqueux, jaunâtre  et d'odeur de soufre. Cela est un souvenir lointain : était-ce vraiment ainsi ? La petite fille que j'étais, indisciplinée, a tenté plusieurs fois d'en sortir et se faisait  gronder par l'infirmière car il fallait rester sous le "remède" un temps qui me paraissait interminable.

 

Ce fut efficace, ce trempage nous a guéries.

 

Entre autres désagréments il y a eu "les poux "! Je pense que cela est arrivé  plus d'une fois ! Alors traitement à la "Marie Rose" ! Sa réclame : "la mort parfumée des poux" ! Pas de problème, c'était parfumé et toutes les copines d'école savaient que vous y aviez  eu droit !



23/09/2019
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