Claudine et ses images

Ma fille et moi avons dû faire une visite à un proche hospitalisé et, dans l'ascenseur, au retour, nous avons côtoyé une dame, une Maghrébine, qui nous a souri en voyant notre inquiétude.

"Mesdames, a-t-elle dit, lorsque vous visitez un malade il faut lui sourire, lui raconter des choses agréables si vous voulez qu'il ait le moral bon "

Nous l'avons remerciée et elle a parlé de sa propre visite ; dans le hall, juste avant de nous quitter, elle a ajouté :*" Quel que soit  le Dieu que nous vénérons, que nous soyons chrétiens, musulmans, juifs ou autres, nous sommes des humains et nous sommes égaux"

Quand je lui ai dit que je ne croyais plus en Dieu elle m'a interrogée. Comme beaucoup de personnes  auxquelles je dis cela, le fait d'avoir cru et d'être devenue athée les intrigue. Ma réponse est sincère :

"Ma mère a été déportée et a raconté ce qu'elle avait vu, ce qu'elle et ses compagnes avaient subi. Je pense que si Dieu existait il ne pourrait pas le tolérer."

Elle a répondu qu'elle comprenait. Et je me suis souvenue que l'on prétend que les Arabes nient l'holocauste. Ce n'était pas son cas, elle connaissait l'histoire de cette période.

Nous nous sommes séparées et elle a renouvelé sa recommandation :

"Souriez à votre malade, il faut lui sourire pour qu'il croit en sa guérison"

Merci, Madame pour ces paroles sages, pour cet échange emprunt d'humanité.