Claudine et ses images

Claudine et ses images

Vie nouvelle 1943

Le mariage de ma cousine fit que j'intégrais sa chambre. C'est par la chambre de parrain et marraine qu'on y accédait.

 

Je revois le petit lit blanc, en fer qui occupait une grande partie de l'espace car la pièce était très étroite. Je n'ai pas souvenir qu'il y ait eu une armoire de rangement. Il est vrai que ce n'était pas moi qui  m'occupais linge

 

La tête de lit  formait des arabesques. 

 

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 La fenêtre donnait sur la rue et je me rappelle très nettement des trainées de lumière qui allaient d'un mur à l'autre lorsque des voitures passaient le soir  ou au petit matin.

 

Et cette clochette du tramway qui tintait par petits coups aigus lorsque le passage n'était pas libre sur les rails.

 

Marraine était la première levée. Elle allait allumer le feu et préparer le café. C'était elle qui venait réveiller parrain  et moi-même en nous apportant  le breuvage du matin. C'est ainsi que je fus initiée au café  au réveil !

 

De marraine, j'ai un souvenir curieux. Elle mettait des bigoudis  dans la journée  pour être bien coiffée le soir quand rentrait son époux ! Et je fus initiée aux courses. il y avait plein de petits commerces,  maintenant disparus, une ou deux épiceries, des crèmeries, une droguerie.

 

Je mets  un peu tout en vrac car la chronologie  s'est évanouie avec les années;

 

Il y avait le passage d'un vendeur de publications pour enfants et de livres de toutes sortes.  En occasion. Marraine lui en achetait mais il reprenait les anciens pour quelques centimes. Marraine adorait lire les histoires "à l'eau de roses" et en plus des "Lisette" ou autres magasines pour petits, je lisais aussi des histoires d'amour absolument stupides.  Mes lectures des bandes dessinées de l'époque étaient  anachroniques car je n'avais pas les numéros dans le bon ordre puisque c'étaient des occasions  reprises chez d'autres clients au hasard des opportunités. Il fallait de la bonne volonté pour suivre les aventures du valeureux chevalier dont la fiancée  avait été enlevée par un vilain pirate ! Je n'ai, évidemment, jamais connu la fin de l'histoire !

 

Mais il fallait penser  à la rentrée scolaire et marraine me présenta à divers établissements. Parmi eux, il y a un que j'ai retenu, bien que le nom ne soit pas resté en ma mémoire. On y apprenait le latin et j'y fus refusée  parce insuffisamment bonne en orthographe ! Et cette réflexion m'a marquée puisque je me la rappelle encore maintenant. Je suis donc allée au collège Jean Macé qui donnait sur une grande place juste à coté du magnifique beffroi  de la mairie de Lille.

 

Quel bel immeuble ! On entrait dans une immense cour rectangulaire  et les étages avaient des couloirs extérieurs, des coursives par lesquelles on accédait à nos classes respectives. Au rez de chaussées étaient les bureaux et peut-être des classes ou la cantine dont je ne souviens absolument pas. Il y avait, derrière le bâtiment de face, une autre cour et un préau  où se faisait la gymnastique.

 

M'étant rappelée que papa et maman avaient évoqué le fait que j'apprenne l'allemand, je fis cette demande. J'ai su longtemps après que c'était au russe que Madeleine Marzin aurait dû m'initier mais il était impossible de le dire à cette époque. Je fus donc affectée à une classe où l'on enseignait l'allemand. J'ai été très surprise d'une écriture de lettres différentes des nôtres mais j'aimais bien.

 

 

 



09/08/2020
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